Spi Ouest-France : un palmarès ponctué de victoires et de podiums

Avec plus de 450 bateaux au départ et environ 2000 skippers et équipiers, et avec aussi une organisation impressionnante à terre comme sur l’eau, le Spi Ouest-France est une institution de la voile sportive sur habitable en France. Pour moi, cette épreuve est l’occasion, chaque fois que possible, de retrouver un équipage de copains et de virer des bouées à bord de l’Ankou, un monocoque de la classe des Mach 6.50. Objectif : plaisir et envie de bien faire.

Participer au Spi Ouest-France (aussi appelé « Spi », « Spi-Ouest » pour les intimes et même #spiof pour les geeks) tient pour moi d’un rituel, auquel je m’adonne volontiers quand je ne suis pas pris par d’autres engagements professionnels. Ainsi, chaque année durant le week-end de Pâques, je fais partie des plus de 2000 navigateurs qui viennent à La Trinité pour régater. Cette année, l’épreuve comptait au total 460 bateaux provenant de toute la France, et aussi quelques équipages étrangers, venus courir dans différentes classes, sur des supports plus ou moins compétitifs et avec des ambitions de victoire parfois très affirmées.

La flotte des participants au Spi Ouest-France au sortir de La Trinité sur Mer

Côté participants, les skippers et équipiers sont issus de tous les horizons : étudiants, équipes professionnelles, passionnés, simple amateurs et stars de la voile ! C’est le propre de cet événement que de rassembler tous ces amoureux de la régate, et il n’y a pas tant d’épreuves où chacun peut côtoyer et affronter — ou, le plus souvent, voir s’affronter en haut du plan d’eau — des Michel Desjoyaux et des Thomas Coville (sur Class 40), des Loïck Peyron et des Sébastien Josse (sur Open 7.50) ou encore des Franck Cammas (sur Figaro 3), qui étaient tous au rendez-vous de cette 47e édition du Spi Ouest-France. Édition à laquelle participait aussi un certain Anthony Marchand, qui naviguait avec Thomas et moi à bord de Sodebo il y quelques mois, et courait lui aussi le Spi 2025 sur un Mach 6.50.

Alors bien évidemment, avec un tel plateau de compétiteurs, ni les bateaux ni leurs équipages n’offrent des niveaux équivalents : c’est pourquoi le club organisateur, la Société Nautique de la Trinité-sur-Mer et le comité de course, impressionnants d’efficacité, ouvrent l’épreuve à une trentaine de séries qui naviguent sur cinq zones bien distinctes du plan d’eau, entre La Trinité et Quiberon. Ça fait du monde sur les lignes de départ et à la bouée ! Il y a parfois quelques contacts sans gravité, des « Protest ! » clamés haut et fort et il arrive aussi qu’il y ait la queue aux sessions de jury une fois rentrés à terre !

Nicolas Troussel et l’équipage du M 6.50 L’Ankou lors du Spi Ouest-France 2025

Un historique au Spi Ouest-France ponctué de podiums

Ma première participation au Spi Ouest-France remonte à 1992, de mémoire avec Yvon Quillec, et ma première victoire date de 1995, avec ce même Yvon Quillec, soit un équipage entièrement issu de la baie de Morlaix. Nous naviguions alors en jauge ORC sur un Sigma 400, un 12m sur plans Rob Humphreys construit en Angleterre, qui déplaçait tout de même ses 8 tonnes lège !

Par la suite, j’ai pris part à quelques éditions du Spi Ouest-France avec Jimmy Pahun, sur Mumm 30, sur un Wauquiez et sur un Grand Soleil. Nous avons alors accumulé pas mal de podiums, avec notamment une place de 3e en 2003 et une victoire en 2005. Précisons que, de manière logique, je n’ai pas couru le Spi Ouest pendant mes années en Figaro car je mettais la priorité sur les transats (AG2R et BPE). J’ai effectué un retour gagnant sur cet événement en 2011, sur un M34, un quillard monotype du chantier Archambault dessiné par Joubert-Nivelt, sur lequel le Tour de France à la Voile s’est couru entre cette année là et 2014. Nous avons alors fait un podium, on avait fini 3e, une édition 2011 faste de souvenirs !

En 2016, de retour sur le Spi, on s’aligne en Diam 24 One Design, un trimaran ultra rigide. C’était, entre 2015 et 2021 et à la suite du M34, le nouveau support du Tour de France à la Voile. Aujourd’hui, cette épreuve renommée Tourvoile se dispute sur Figaro 3. Le Diam 24, petit plan VPLP d’à peine plus de 7 m est une vraie bombe, avec 70m2 de toile au portant pour 500 kg de déplacement : c’est autre chose que le Sigma de mes débuts sur l’épreuve ! J’ai souvenir de deux classements de 4e au Spi sur ce support, on venait se tirer la bourre à la Trinité en pleine préparation du TFV et ça fusait !

La régate sur Mach 6.50, support de glisse et d’amitié

Cette année, comme depuis trois ou quatre ans, j’ai couru l’épreuves sur l’Ankou, un Mach 6.5 appartenant à mon copain Yann. Ce bateau, un plan Sébastien Magnen construit à La Trinité par JPS Production, est ultra plaisant à naviguer. Ce quillard monotype est là encore une petite bombe qui déplace 490 kg lège. Si on rajoute le poids d’un équipage d’environ 300 kg (on garde la ligne !), ça déplace dans les 800 kg pour plus de 90m2 de toile au portant, ça décoiffe !

Le Mach 6.50, un plan Magnen qui va bien !

Cette épreuve est donc pour moi l’occasion de retrouver un équipage d’amis fidèles. Je navigue avec eux depuis quelques années, pour le plaisir et avec l’envie de bien faire. Je pense que c’était mon troisième Spi sur cette classe monotype des M 6.50 avec ce même équipage et, de mémoire, nous nous sommes classés deux fois 2e de cette série sur nos participations précédentes. Il y a Yann, le propriétaire de l’Ankou, avec qui je régatais sur le bateau de son père quand j’avais 15 ans, et qui occupe le poste de numéro 1. Yannick, à la tactique, qui est de Plougasnou comme moi et que je connais depuis l’adolescence. Et puis Eric, le régleur, qui est à bord depuis que je navigue sur le bateau. Mon rôle est de barrer pendant les manches, mais je suis également présent pour toutes les tâches de préparation à la régate et même pour le lessivage de la coque s’il le faut. En résumé, trois membres de l’équipage sur quatre viennent de la baie de Morlaix. Le lien d’amitié est très fort et on ne se laisse pas impressionner par le fait que de nombreux équipages rivaux sont constitués à 100% de professionnels, parfois venus de Suisse comme cette année.

Pour cette édition 2025, courue il y a tout juste deux semaines, les conditions étaient variées, avec du soleil et du vent faible mais aussi quelques épisodes rafaleux, associant pluie et bouffes de vent fort. Cette météo « tonique » a obligé le comité de course à inciter chacun à la vigilance. Nous avions comme objectif de finir dans les trois premiers, on se classe finalement 6e sur les 12 inscrits en M 6.50… Il y a eu de très bonnes choses, quelque bords bien négociés et de jolies manœuvres, cependant nous n’avons jamais réussi à concrétiser. Nos adversaires étaient plus forts cette année, qu’à cela ne tienne, on reviendra l’année prochaine en étant mieux préparés ! Par contre, nous nous sommes très bien débrouillés pour ce qui concerne le plaisir à naviguer ensemble, l’état d’esprit à bord et l’amitié, indéfectible avec ces trois là !

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